La java des hommes-grenouilles

Interpète : Ricet Barrier
Paroles et musique : Ricet Barrier et Bernard Lelou.

Trainant les pieds au fond de la mer,
Deux hommes-grenouilles se désespèrent.
Ça n’est pas drôle chez les poissons,
Pas une seule fille à l’horizon.

Coiffée d’un scaphandre coquin,
P’tit p’tit youh gloub gloub
Une femme-grenouille surgit soudain.
P’tit p’tit youh gloub gloub
Les deux drageurs, d’un seul élan,
Se précipitent en glougloutant.

Choeur des crevettes : "Prenons des chaises,
Pour être à l’aise.
Car le spectacle va commencer."
Choeur des crabes : "Chouette ! C’est un drame !
Deux hommes une femme.
Va y avoir du macchabée."

Viens dans ma grotte ma p’tite poupée,
Dit l’un des deux scaphandriers.
Sous ton tailleur en caoutchouc,
T’as des flotteurs qui me rendent fou.

Range ton tuyau s’écrie le second,
P’tit p’tit youh gloub gloub
En brandissant son petit harpon.
P’tit p’tit youh gloub gloub
Si tu embarques cette sirène
Je vais te couper ton oxygène.

Choeur des crevettes : "Pour une grenouille
Qelle ratatouille !
Lequel des deux vas se dégonfler ?"
Choeur des crabes : "Y’a du suspense,
Ouvrons nos pinces !
Préparons nous à boulotter."

Trois ombres se bagarrent dans le fond.
On dirait qu’ils dansent le boston.
La femme-grenouille perd son bénard*.
Ça fait rougir un p’tit homard.

Mais une grosse pieuvre, du genre barbouze,
P’tit p’tit youh gloub gloub
Dit en la couvrant de ventouses :
P’tit p’tit youh gloub gloub
"Tout le monde au bloc, j’veux pas de femme nue !
Ça fait du tort à nos morues."

Choeur des crevettes : "Quelle trouble-fête !
Vlà qu’ça s’arrète.
Peut-être qu’après ça d’venait cochon."

Choeur des crabes : "Pas d’sang, pas d’crime !
C’est la famine !
Le spectacle finit en queue de poisson.
Rentrons dans l’sable,
C’est pas rigolo !
Beurk !!"

* bénard : bénard ou bénouze désigne, en argot parisien, un pantalon (voir Le Petit Perret illustré par l'exemple de Pierre Perret), par extension ici pièce de vêtement en dessous de la ceinture !

Editions : ?. Remarque : Texte comparé à l’interprétation sur le CD Podis 816 802-2.